Collection: Briss Samy
Biographie de l'artiste
Samy Briss est un peintre, graveur et sculpteur franco-israélien né le 18 mai 1930 à Iași en Roumanie. Sans se rattacher à aucune école picturale, son œuvre est imprégnée par le surréalisme et le néo-primitivisme.
Samy Briss est né le 18 mai 1930 à Iași, alors capitale roumaine de la Moldavie, dans une famille juive de la petite bourgeoisie. Son père, Sapsi Briss, travaillait pour l’entreprise Philips et sa mère Ester Winter dirigeait un petit atelier de haute couture. Durant la Seconde Guerre mondiale, il souffrira de privations, mais reconnaitra paradoxalement que l’antisémitisme institutionnel excluant les enseignants juifs des écoles, des lycées et des universités, lui permettra de bénéficier des plus grands professeurs.
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En 1949, poussé par sa mère, il entre à l'École des beaux-arts de Bucarest et renonce à une carrière de journaliste sportif. Entre 1950 et 1954, il fréquente l’atelier du peintre Camil Ressu et réalise ses premières affiches et gravures. Entre 1955 et 1957, il participe à diverses expositions d’art graphique et de peinture. Il crée des décors et des costumes de théâtre et travaille comme assistant à la classe de scénographie de l’Institut Théâtral de Bucarest.
En 1957, il expose pour la première fois à la Triennale de gravure en Suisse, où il représente la Roumanie. En 1958, Samy Briss, comme de nombreux intellectuels roumains, est victime de la vague de répression organisée par le régime communiste. Sa première exposition de peinture à Bucarest est interdite.
En 1959, Samy Briss quitte la Roumanie avec sa famille. Après un long voyage à travers l’Europe, il s’installe en 1960 en Israël. Il y fait la connaissance du cofondateur du mouvement Dada, Marcel Janco, une amitié fructueuse et déterminante pour le reste de sa carrière.
En 1960, il épouse l'architecte Ruth Schafer, qui meurt en 1980. De 1961 à 1966, il réalise de nombreuses œuvres pour des édifices publics et des institutions israéliennes, et est invité à la Biennale internationale de l’affiche de Varsovie. En 1967, il expose pour la première fois à Tel-Aviv, sur les conseils du sculpteur Dani Karavan. De 1968 à 1970, il participe à plusieurs expositions collectives en Israël et à l’étranger.
En 1971, Samy Briss obtient un premier contact avec la galerie parisienne Romanet. L'année suivante, en 1972, il fait ses premières expositions à Paris et aux États-Unis. En 1974, Samy Briss s’installe définitivement à Paris.
En 1980, il rencontre l'artiste-peintre et sculptrice néerlandaise Miriam Speet à Maastricht, qu’il épousera en 1985. Le couple donnera naissance à deux fils, Boris en 1986 et Simon en 1988. Depuis 2013, il partage sa vie entre Paris et son atelier à Chateauneuf-de-Gadagne dans le Vaucluse. Il est nommé Citoyen d'Honneur de la Commune de Chateauneuf-de-Gadagne en 2019 et Chevalier des Arts et des Lettres la même année. En 2023, il devient également Citoyen d'Honneur de la Ville de Iași en Roumanie.
Le poète Frédéric Jacques Temple écrit dans L’imagier de la mémoire, un livre consacré à l'artiste : « il a emporté avec lui la Moldavie, ses chants, ses proverbes, les fresques de ses monastères, l’éclat des céramiques paysannes […] les hauteurs vertes et roses de Jérusalem, le silence flamboyant du désert, les rochers polychromes et les palmiers du pays du Livre […] ». Jean-Marie Tasset dans Le Figaro dit de lui : « la prise du rêve et de la poésie […] les personnages hiératiques semblent immatériels et se détachent sur des fonds bleus, ocre, dorés qui ont la somptuosité des icônes […] ». Pour la revue L'Œil, Samy Briss « mêle le sacré et le profane et aboutit à un style très personnel de symboliques poétiques et mythiques qui apportent un mystère qui intrigue. » Pour Marcel Janco, « la technique et les couleurs, inspirées de l’iconographie byzantine sont excessivement bien maîtrisées. La totale liberté de composition de Briss est une poésie du dessin qui nous conduit à l'abîme jusqu'au rêve ». Dans Le Figaro encore, le critique Yves Berger souligne que Samy Briss modifie la Création en amputant et déformant les formes : « On revient, ici, au reproche que le peintre adresse à la création. D'elle, il accepte tout sauf, allez savoir pourquoi, le haut et le bas des formes […] devant ses tableaux mystérieux et troublants, chacun de reconnaître qu'il a raison ». Selon Les Nouvelles Littéraires, « Samy Briss montre d'une manière exceptionnelle que l'art populaire est toujours un filon riche de sève pour toutes les formes artistiques ».
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