Kantorowicz Serge

Biographie

Serge KANTOROWICZ, né en 1942 à Paris, est un peintre d'origine polonaise marqué par la déportation de ses parents à Auschwitz-Birkenau et élevé par sa grand-mère maternelle Gitla Berger. Formé au Lycée Saint-Étienne des Arts Graphiques puis à l'École des Beaux-Arts de Bruxelles, il devient graveur dans les ateliers Maeght avant de se consacrer entièrement à son art en 1973. Maître de l'estampe et dessinateur exceptionnel, il développe une œuvre figurative puissante évoquant la mémoire de la culture yiddish assassinée.
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À la fin des années soixante, il travaille comme graveur dans les ateliers Maeght puis dans l'atelier qu'il partage avec son cousin Sam Szafran, collaborant avec des maîtres comme Riopelle, Joan Mitchell, Henri Michaux, Miró, Calder, Giacometti et Vasarely. Cette expérience technique enrichit considérablement sa maîtrise de tous les procédés d'estampe : gravure sur bois et cuivre, lithographie, sérigraphie.

Son style, nourri par Delacroix, Cézanne et Picasso, s'inspire de l'expressionnisme de Toulouse-Lautrec et Edward Munch tout en révélant une puissance picturale proche d'Emil Nolde. Situé à l'extrême bord des investigations néo-abstraites de l'École de New York, son art figuratif porte cette "folie expressive rappelant à la mémoire tous les spectres de la culture yiddish assassinée", selon l'écrivain Hubert Haddad.

Alchimiste de la couleur noire et célébrant les corps dans un érotisme "aussi cru que fantômal", il manifeste une dextérité polymorphe évoquant Max Ernst, passant sans transition de la miniature aux plus grands formats. Grand lecteur passionné par le croisement des expressions artistiques, il développe de vastes suites picturales autour d'Hugo, Balzac, Alfred Kubin, Kafka, Tadeusz Kantor et Bruno Schulz.

Ses paysages urbains désertiques explorent "l'envers futuriste de la perspective" dans la lignée de Cézanne, tandis que ses scènes de genre oniriques évoquent Goya. Depuis 1977, ses expositions se multiplient : Galerie Nina Dausset, Parlement Européen, Musée Victor Hugo, Maison de Balzac, jusqu'à New York et Amsterdam.

Ses œuvres sont acquises par le Fonds National d'Art Contemporain, le Parlement Européen de Strasbourg et le Musée d'Art contemporain de Luxembourg. Commenté par Carlos Semprun Maura, Pierre Daix et François Cervantes, il collabore également comme illustrateur à de nombreuses publications, perpétuant par l'art la mémoire d'un monde disparu.