L'adoption du pseudonyme Gouast témoigne peut-être d'une volonté de se réinventer artistiquement ou de marquer une distance avec ses origines familiales, bien que celles-ci demeurent imprégnées d'art. Cette transformation identitaire accompagne un parcours géographique singulier qui l'amène d'abord en Afrique pour ses premiers pas artistiques.
Le contexte africain de ses débuts influence probablement sa sensibilité coloriste et sa perception de la lumière, éléments qui caractériseront plus tard son style mature. Cette expérience exotique enrichit sa palette visuelle et nourrit une approche picturale ouverte aux contrastes chromatiques.
La tragédie personnelle de la perte de son frère pendant la Seconde Guerre mondiale constitue une rupture majeure dans sa trajectoire. Cette épreuve le conduit à un silence créatif de plusieurs années, période de deuil et de questionnement qui révèle la profondeur de ses liens familiaux et l'impact des événements historiques sur sa sensibilité d'artiste.
La reprise de 1945 marque une renaissance artistique caractérisée par une maturité nouvelle. Ses paysages aux couleurs vives et aux compositions rigoureuses témoignent d'une maîtrise technique acquise et d'une vision esthétique apaisée. Cette période créative bénéficie de ses voyages et séjours en Normandie et en Espagne, territoires qui nourrissent son inspiration par leur richesse lumineuse et paysagère.
Ses dernières années révèlent un approfondissement introspectif de sa démarche. L'art devient pour lui un moyen d'exploration intérieure, ses œuvres tardives portant la trace d'une réflexion existentielle mûrie par l'expérience de la perte et du temps. Cette dimension contemplative distingue sa production finale et confirme l'évolution d'un artiste qui transforme l'épreuve personnelle en profondeur créative.
