Sa formation artistique débute à partir de 1903 dans la colonie artistique de Nagybánya sous la direction de Károly Ferenczy, expérience qui forge ses premières bases techniques. Son installation parisienne en 1905 l'amène à fréquenter l'atelier de J. E. Blanche à Montmartre, où il côtoie l'effervescence artistique du quartier.
Ses interactions avec Jean Buhot et Maurice Esmein nourrissent son intérêt pour l'art oriental et le cubisme naissant. Exposant au Salon des Indépendants, il évolue aux côtés de figures majeures comme Matisse et Rouault, participant pleinement aux révolutions esthétiques de son époque.
La Première Guerre mondiale interrompt brutalement sa carrière : interné comme citoyen d'un pays ennemi, il ne retrouve sa liberté créative qu'avec les Années folles. Cette période marque un tournant décisif vers l'abstraction, qu'il explore à travers des compositions innovantes de lignes et de courbes.
Son engagement pour l'art abstrait se concrétise par sa participation fondatrice au groupe Abstraction-Création en 1931, plateforme essentielle pour la promotion de cette esthétique révolutionnaire. Après la Seconde Guerre mondiale, il poursuit son engagement avant-gardiste en participant au Salon des Réalités Nouvelles.
Dans ses dernières années, tout en demeurant fidèle à l'abstraction, il enrichit son langage plastique en réintégrant des éléments figuratifs et des techniques de collage, témoignant d'une recherche artistique jamais figée. La rétrospective de Chicago en 1966, année de sa disparition, consacre une carrière de plus de soixante ans dédiée à l'innovation picturale et à l'évolution constante de son art.