Schmidt Manfred

Biographie

Manfred SCHMIDT (1913-1999) est un dessinateur de bande dessinée et humoriste allemand né à Bad Harzburg et mort à Ambach am Starnberger See. Précoce, il publie ses premières bandes dessinées dans la presse brêmoise dès l'âge de 14 ans. Formé à l'École d'État des arts appliqués de Brême, il crée en 1950 pour le magazine Quick le personnage de Nick Knatterton, parodie de Superman inspirée de Sherlock Holmes incarné par Hans Albers, qui rencontre un succès national considérable.
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Sa jeunesse brêmoise révèle des talents multiples : parallèlement à ses premières publications dans l'actualité de Brême et le journal Weser, il joue du saxophone et du banjo dans le groupe de jazz Les Huit. Diplômé du Neue Gymnasium en 1931, il s'oriente vers le cinéma mais ne trouve que des emplois subalternes.

Son installation berlinoise en 1933 pour devenir réalisateur aboutit à un simple poste d'apprenti caméra. Pendant la guerre, il travaille pour la Deutsche Zeichenfilm GmbH, contrôlée par le ministère de la Propagande, tentative d'échapper à l'enrôlement. Mobilisé en 1942 comme cartographe militaire, il intègre une compagnie de propagande et dessine pour le journal Panzer Voran ainsi que des tracts anti-américains.

L'après-guerre le voit collaborer au magazine pacifiste Pinguin publié par Rowohlt. Sa découverte des comics Superman l'inspire à créer une parodie de cette "forme narrative primitive et ennuyeuse". Nick Knatterton, détective parodique inspiré de Sherlock Holmes version Hans Albers et des romans Nat Pinkerton de sa jeunesse, paraît dès 1950 dans Quick.

Le succès phénoménal enrichit Schmidt qui acquiert un yacht baptisé "Knatterton" et adapte son héros en films d'animation. Cependant, la pression de la production hebdomadaire l'épuise progressivement. En 1959, il souhaite tuer ou marier son personnage mais les protestations des lecteurs l'en dissuadent. Un syndrome de la page blanche, résistant même à l'aide psychiatrique, l'oblige finalement à abandonner la série.

Sa reconversion en journaliste de voyage pour Quick s'accompagne d'une collaboration notable avec Loriot pour la chronique "La lettre très ouverte" (1957-1961). Politiquement orienté à gauche, il se définit comme "Edelkommuniste" et voit en RDA un contre-modèle à l'Allemagne de l'Ouest.

Les années 1960 le voient diversifier ses activités : critique de bande dessinée, auteur de livres théoriques, créateur de séries télévisées d'animation, scénariste radiophonique, concepteur publicitaire et écrivain de récits de voyage. Son style demeure constamment marqué par un humour naïf et joyeux, parfois teinté d'ironie.