Son engagement dans l'armée française dès 1939 témoigne de son attachement précoce à sa terre d'adoption. L'expérience de la captivité, de l'évasion et de la résistance dans le maquis du Gers marque profondément sa sensibilité artistique. Cette période traumatisante transparaît dans son œuvre où cohabitent harmonieusement les formes pures d'inspiration brancusienne et des volumes plus expressifs, témoignant des drames vécus.
La commande municipale de 1963 révèle la reconnaissance de son talent et de son engagement mémoriel. Le Monument en hommage aux Résistants Torrin et Grassi, pendus par les nazis en 1944, constitue un aboutissement symbolique de son parcours. Ses deux flammes originellement réalisées en résine incarnent avec sobriété et force le sacrifice des martyrs de la liberté.
L'inauguration du 30 août 1964 marque un moment fort de la mémoire locale, l'artiste devenant le gardien sculptural du souvenir résistant. Cette œuvre témoigne de sa capacité à traduire en formes plastiques les émotions collectives et la douleur historique.
L'achèvement du projet initial en 1999, avec la transformation des flammes en bronze, illustre la pérennité de son héritage artistique. La réinauguration du 7 juillet 1999, pour le 55e anniversaire du martyre, confirme l'inscription durable de son œuvre dans la mémoire collective.
Lipa Drojevic incarne parfaitement l'artiste-témoin de son époque, alliant dans sa sculpture la recherche formelle moderne et l'expression de l'engagement humaniste. Son Monument Torrin et Grassi demeure aujourd'hui symbole vivant des luttes pour la liberté, perpétuant par l'art la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour les valeurs démocratiques.
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