Dans les années 1925-1927, Camille Briand fait partie de la bohème nantaise sous le pseudonyme d'« Aristide ». Il se trouve impliqué dans l'« affaire de la Close », un scandale mondain qui secoue Nantes en 1927. Auteur d'une chanson satirique "Surprise-party" qu'il vend sur la place publique, il est appréhendé par la police pour défaut de licence de colportage, épisode qui contribue à sa notoriété locale.
S'installant à Paris peu après, il se rapproche des surréalistes et publie son premier recueil "Opopanax" en 1927, suivi d'"Expériences" en 1932 qui mêle poèmes, dessins et collages. Sa première exposition personnelle a lieu en 1934, et dès 1935 il expose des dessins automatiques au Salon des surindépendants. En 1936, il réalise sa première peinture tachiste et cosigne le "manifeste dimensioniste" de Charles Sirato aux côtés de Jean Arp, Marcel Duchamp et Francis Picabia.
Son esprit contestataire se manifeste par des actions avant-gardistes : avec Raoul Ubac, il dépose des objets dans des lieux inattendus et placarde poèmes et images sur les murs parisiens. Il est notamment l'auteur du slogan "Défense d'interdire", repris en 1968 sous la forme "Il est interdit d'interdire".
L'année 1948 marque un tournant avec l'organisation de la première exposition d'abstraction lyrique réunissant Hans Hartung, Wols, Gérard Schneider et Georges Mathieu. Il aborde alors la gravure et en 1949 la peinture à l'huile. Après la publication d'"Héréphile" en 1950, il abandonne la littérature pour se consacrer exclusivement aux arts visuels.
Dès les années 1950, ses expositions se multiplient en France et à l'étranger. Sa reconnaissance posthume se concrétise par l'émission d'un timbre reproduisant son œuvre "Précambrien" en 1987 et sa participation à l'exposition "L'envolée lyrique, Paris 1945-1956" au musée du Luxembourg en 2006.